Stratégie de croissance panterritoriale : Travailler ensemble pour bâtir un meilleur avenir

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Message de la présidente

Paula Isaak
Présidente
Agence canadienne de développement économique du Nord

Le Nord canadien offre un vaste potentiel de mise en valeur des ressources, d'innovation, d'expansion des entreprises et de croissance économique. Les travaux de l'Agence canadienne de développement économique du Nord (CanNor) visent à renforcer ces possibilités et à travailler en partenariat avec les intervenants territoriaux et autochtones pour en tirer pleinement les avantages du potentiel économique des territoires.

De janvier à mars 2019, CanNor a organisé une série d'activités de consultation afin de développer une Stratégie de croissance panterritoriale. Nous avons entendu un grand nombre de personnes, de communautés et d'organisations, à la fois en personne et en ligne.

Cette stratégie de croissance constitue notre feuille de route vers des économies robustes et inclusives dans l'ensemble des territoires du Canada. La Stratégie de croissance panterritoriale se concentre sur quatre domaines d'action interreliés : la main-d'œuvre qualifiée, les investissements dans l'infrastructure et le développement de l'infrastructure, la mise en valeur des ressources, et la diversification et l'innovation.

Alors que CanNor entre dans sa deuxième décennie, l'accent mis sur la diversification économique et la croissance propre dans le Nord ne cesse de croître. Travailler avec les habitants du Nord pour bâtir une économie diversifiée, durable et dynamique dans l'ensemble des territoires est un élément clé pour favoriser la durabilité à long terme et la prospérité économique dans le Nord. Notre stratégie de croissance nous guidera dans nos efforts pour doper l'économie, attirer les investissements et faire progresser la réconciliation économique autochtone.

L'Agence a une administration centrale à Iqaluit (illustrée ci-dessus), des bureaux régionaux à Whitehorse et à Yellowknife ainsi qu'un bureau de liaison à Ottawa.

Dans le Nord, pour le Nord

CanNor, qui célèbre son 10e anniversaire, est le seul ministère fédéral dont le mandat vise exclusivement les territoires. Son administration centrale se trouve dans le Nord, la région qu'il dessert. L'Agence est ainsi façonnée par les réalités nordiques et est bien placée pour prendre en compte les intérêts du Nord.

En 2018-2019, CanNor disposait d'un budget annuel d'environ 50 millions de dollars et comptait 80 ETP.

Pour aider CanNor à remplir son mandat, le budget de 2019 propose d'investir 95 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans.

Travailler ensemble pour bâtir un meilleur avenir

Notre vision : Bâtir des économies dynamiques et inclusives dans tous les territoires du Canada, qui accroissent la prospérité du Nord et contribuent au succès du Canada dans son ensemble.

La Stratégie de croissance panterritoriale (la Stratégie) est un plan visant à favoriser la croissance économique au cours des cinq prochaines années. Elle accroît les forces et les possibilités propres au Nord canadien. La Stratégie énonce les priorités que CanNor mettra de l'avant avec l'appui et la collaboration de nos partenaires nordiques et fédéraux. La Stratégie de croissance panterritoriale vise essentiellement à stimuler l'économie, à attirer les investissements et à créer des emplois pour que tous les résidents du Nord puissent profiter des possibilités économiques qui se présentent dans les territoires. Le succès de l'édification d'une économie dynamique et inclusive contribuera à la résilience des collectivités nordiques et au bien-être général des résidents du Nord.

La Stratégie de croissance panterritoriale s'aligne sur d'autres cadres fédéraux, comme le Plan canadien pour les minéraux et les métaux. De plus, elle s'appuie sur le travail déjà accompli par nos partenaires territoriaux et nordiques, comme la Vision panterritoriale en vue d'un développement durable, publiée en 2017 par les gouvernements territoriaux, qui souligne l'importance de la mise en valeur des ressources, de la diversification économique, des infrastructures améliorées et de l'innovation. Au cœur de cette vision se trouve l'objectif selon lequel « tous les habitants du Nord méritent de connaître le bien-être et le dynamisme collectifs qui caractérisent les Canadiens ».

Forte croissance prévue au Nunavut et au Yukon

Dans l'ensemble, les économies territoriales devraient connaître un taux de croissance moyen de 5,3 % en 2019 et de 4,4 % en 2020, avant une moyenne de 1,5% par an entre 2021 et 2025

Cette croissance est attribuable en partie à la forte poussée au Nunavut, qui devrait croître en moyenne de 10,3 % en 2019 mais ralentira à 3,0% avant de s'accélérer à moyen terme. L'économie du Yukon devrait connaître une croissance de 2,2% en 2019, de 10% en 2020 et un taux de croissance annuel moyen de 3,6% entre 2021 et 2025.

Les perspectives des Territoires du Nord-Ouest sont plus modestes. Alors que l'économie devrait croître d'un peu plus de 2% en 2019 et 2020, la croissance devrait diminuer certaines années en raison de la fermeture des mines. Avec l'appui du gouvernement fédéral, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest prend des mesures sur plusieurs fronts pour diversifier son économie et realiser des projets d'infrastructure qui pourraient stimuler le développement de la province géologique des Esclaves.

Source : Conference Board of Canada, Perspectives territoriales - Été 2019 (non disponible en français)

Possibilités et défis

Proportion de la population selon l'identité autochtone (Recensement de 2016)
Description de l'image de la Population autochtone des territoires du Canada (2016)
Population autochtone des territoires du Canada (2016)
Géographie Premières Nations (%) Métis (%) Inuits (%) Identités multiples et autres (%) Identité non autochtone
Yukon 19 3 0,66 1 77
Territoires du Nord-Ouest 32 8 10 1 49
Nunavut 1 0,46 85 0,18 14
Les valeurs du graphique ont été arrondies au nombre entier le plus proche.

Les territoires du Canada abritent 114 000 personnes, dont la moitié sont autochtones, qui vivent sur 40 % de la masse continentale du Canada. Le Nord offre une gamme diversifiée de possibilités, souvent liées à ses immenses ressources naturelles, à la beauté de ses paysages et aux cultures uniques de ses habitants. Bien que le secteur minier demeure la pierre angulaire des économies territoriales, de nouvelles possibilités de croissance émergent dans un large éventail de secteurs, notamment le tourisme, l'énergie renouvelable, les secteurs alimentaires du Nord, les pêches commerciales et les secteurs culturels et traditionnels. Comme 60 % de la population est âgée de moins de 40 ans, avec un soutien éducatif et professionnel approprié, les jeunes des territoires ont un potentiel énorme pour aider à mettre en œuvre des changements transformateurs.

Les territoires comprennent deux des quatre régions inuites : la région désignée des Inuvialuit des Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Avec le Nunavik (Québec) et le Nunatsiavut (Labrador), ces régions forment l'Inuit Nunangat. Les Inuits et le gouvernement fédéral ont élaboré la Déclaration de l'Inuit Nunangat et ont formé un Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne (CPIC) pour faire progresser conjointement et de façon coordonnée et équitable les priorités communes à l'ensemble de l'Inuit Nunangat. La stratégie de CanNor viendra compléter les efforts du CPIC sur le plan économique.

Ce qui distingue le Nord de la plupart des autres régions du pays, c'est le rôle important joué par les entreprises autochtones dans l'économie, en particulier les sociétés autochtones de développement économique, qui comptent parmi les plus grandes entreprises ayant leur siège social dans les territoires. Ces sociétés font partie d'un nombre croissant d'entreprises sociales dans le Nord, à la recherche de gains économiques et sociaux. Un autre élément distinctif est la présence d'une économie mixte, où des particuliers dépendent des formes d'économie traditionnelles de la chasse, de la pêche et de la cueillette, et combinent ces activités avec la participation à l'économie fondée sur les salaires. En plus de procurer un avantage économique, les activités traditionnelles favorisent la continuité et la force culturelles de nombreux peuples autochtones du Nord.

Le développement et la croissance économiques dans l'ensemble des territoires sont compliqués par la population clairsemée et largement répartie. Les résidents du Nord dépendent encore beaucoup des marchandises expédiées, transportées par camion ou par avion sur de longues distances pour combler leurs besoins de base, y compris la nourriture et l'énergie. Cette situation contribue au coût de la vie beaucoup plus élevé dans les territoires que dans la plupart des autres régions du Canada. Parmi les autres difficultés, mentionnons les pénuries sur le marché du travail et les ralentissements cycliques associés aux fluctuations des niveaux d'activité de mise en valeur des ressources.

William Onah, technicien adjoint en géophysique, installant un récepteur de système de mesure de résistivité à couplage capacitif (orange) pour un essai sur le terrain au lac Walsh, près de Yellowknife, T.N.-O.

Les perturbations qui ont une incidence sur l'économie mondiale se répercutent sur le développement économique des territoires, ce qui entraîne de nouvelles difficultés et possibilités. La région est touchée de façon disproportionnée par les changements climatiques, car l'Arctique canadien se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale. Par conséquent, cette région subit toute une gamme d'effets sur l'environnement, y compris des conditions d'absence de glace de mer plus longues et plus répandues, la fonte du pergélisol et des changements dans la répartition des espèces. Ces effets augmentent le risque de dommages coûteux à l'infrastructure, modifient les sources de nourriture traditionnelles, menacent les voies de transport, y compris les déplacements sur la glace en motoneige ou en traîneau à chiens, et nuisent au bien-être social et culturel des peuples autochtones du Nord. Toutefois, avec le recul de la couverture de glace et l'amélioration des technologies des basses températures, l'Arctique deviendra plus accessible à une vaste gamme d'activités commerciales, notamment l'exploration minérale, la pêche, le tourisme, la recherche scientifique et la navigation (petits et grands navires). Les résidents du Nord deviennent des experts de premier plan en matière d'adaptation aux changements climatiques et communiquent ces connaissances avec d'autres régions du monde, ce qui ouvre des perspectives économiques.

Les technologies numériques (robotique, intelligence artificielle, chaînes de blocs, téléprésence, etc.), qui modifient le mode de fonctionnement des entreprises, la nature des emplois et la structure des industries, constituent une autre perturbation mondiale en voie de changer l'économie du Nord. La nouvelle économie numérique a le potentiel de créer de nouveaux débouchés économiques en réduisant les difficultés entourant la réalisation d'activités dans les régions éloignées et pourrait encourager des processus plus décentralisés (p. ex. la fabrication décentralisée au moyen de nouveaux processus, comme l'impression 3D). Pour que les territoires puissent participer à cette nouvelle économie numérique, il faudra s'attaquer à des problèmes fondamentaux, comme les problèmes de connectivité et l'accès à des établissements clés, comme les établissements postsecondaires.

Priorités de croissance

S'inspirant de ce que nous avons entendu dans nos échanges (la stratégie – Ce que nous avons entendu), la Stratégie de croissance panterritoriale comporte quatre domaines d'action interreliés. Ensemble, ils contribueront à une économie du Nord dynamique et inclusive.

Main-d'œuvre qualifiée
Renforcer la main-d'œuvre dans le Nord et fournir aux résidents du Nord les outils, les compétences et l'expérience dont ils ont besoin pour réussir sur le marché du travail, aujourd'hui et demain.

Investissements et développement de l'infrastructure
Tirer parti des investissements à venir et de l'exploitation continue des grands projets d'infrastructure pour maximiser les possibilités économiques locales et régionales.

Mise en valeur des ressources
Appuyer le développement durable des secteurs des mines et de l'énergie, tout au long du cycle de développement, de manière à accroître la capacité communautaire, à maximiser les emplois et la richesse dans les territoires et à produire des retombées économiques positives dans les collectivités.

Diversification et innovation
Favoriser la croissance durable d'autres secteurs économiques en mettant d'abord l'accent sur le renforcement de l'entrepreneuriat et l'innovation dans le Nord.

Les mesures prises par le gouvernement ne permettront pas à elles seules d'atteindre les résultats escomptés. Des partenariats sont nécessaires pour tirer parti des forces de tous les secteurs de la société, y compris les sociétés de développement économique autochtones, les petites et moyennes entreprises, l'industrie, les entreprises sociales et d'autres, comme les collèges et les établissements de recherche du Nord. Des partenariats internationaux sont également nécessaires pour attirer les investissements étrangers directs et encourager la recherche scientifique internationale afin d'atteindre les résultats souhaités. Un élément important de tous les domaines d'action consistera à améliorer la capacité des collectivités nordiques et autochtones à planifier et à tirer parti des possibilités économiques existantes et émergentes.

Notre approche

Une action collective est nécessaire pour s'attaquer à ces défis, tirer parti des immenses possibilités qui s'offrent dans le Nord et explorer des idées créatives pour la croissance. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons réussir. Les partenariats ont été au cœur des efforts déployés par CanNor pour stimuler la croissance économique. Nous collaborons avec les gouvernements territoriaux, les organisations autochtones, l'industrie et d'autres intervenants, et avec d'autres ministères fédéraux. Cette approche collaborative permet l'intégration des considérations économiques, sociales, culturelles et environnementales. Elle favorise également la croissance économique à l'intérieur et à l'extérieur des capitales territoriales, ce qui permet aux résidents du Nord de s'épanouir dans leurs propres collectivités. Enfin, notre approche aidera à combler le fossé socioéconomique pour les peuples autochtones du Nord.

Les diplômés du programme de technologie environnementale du Collège de l'Arctique du Nunavut travaillent maintenant avec le ministère des Pêches et des Océans à Iqaluit.

CanNor continuera d'utiliser des secteurs d'activité et des services clés et interreliés qui contribuent à stimuler le développement économique, grâce aux mesures suivantes :

Main-d'œuvre qualifiée

Renforcer la main-d'œuvre dans le Nord et fournir aux résidents du Nord les outils, les compétences et l'expérience dont ils ont besoin pour réussir sur le marché du travail, aujourd'hui et demain.

Travailler avec les résidents du Nord pour étendre la formation professionnelle

Au Yukon, la Chambre de commerce de Whitehorse a reçu du soutien en vue d'établir un programme de formation à l'intention des petites et moyennes entreprises, qui lui permettra d'offrir aux entreprises du Yukon une série de modules de développement commercial sur des thèmes comme la gestion financière, les ressources humaines et les médias numériques.

Dans les Territoires du Nord-Ouest, CanNor s'est associée au Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest pour élaborer et offrir des outils et des ateliers de formation destinés aux entrepreneurs et aux jeunes francophones.

Au Nunavut, le projet Qaggiavuut de formation en arts techniques de Qaggiq a reçu des fonds de CanNor pour appuyer un projet de formation et de mentorat en arts techniques d'un an, qui comprend la formation et le mentorat dans les domaines de l'éclairage, du son, du montage vidéo, des caméras, de la scénographie et de la gestion artistique et de la scène.

Pourquoi cela est-il important?

La nature du travail, c'est-à-dire l'automatisation, le télétravail et les petits boulots, est en train de changer. Cette tendance aura des répercussions dans le Nord; prenons par exemple, les véhicules sans conducteur dans les exploitations minières.

Tous les territoires ont une population plus jeune que le Canada dans son ensemble; plus de 60 % de la population est âgée de moins de 40 ans. L'âge moyen de la population autochtone du Nord est de 2 à 5 ans moins élevé que celui de la population non autochtone. Les territoires ont une main-d'œuvre autochtone importante dont le potentiel est sous-utilisé. Le Conseil économique national des Autochtones a estimé que les Autochtones des territoires pourraient gagner 1,1 milliard de dollars de plus en revenu annuel s'ils avaient la même éducation et la même formation que les non-Autochtones. L'un des obstacles à l'accroissement de la participation des peuples autochtones du Nord est la réalisation moins élevée des niveaux d'instruction et de compétences.

Beaucoup de gens travaillent dans le Nord, mais n'y vivent pas. Par exemple, le secteur minier dépend fortement d'une main-d'œuvre du sud du Canada qui prend l'avion pour se rendre au travail ou en revenir. Le Conference Board du Canada s'attend à ce que seulement 27 % des emplois créés dans les mines du Nunavut d'ici 2025 aillent à des personnes vivant sur le territoire, comparativement à 70 % des emplois dans le secteur des services.

« Nous avons constaté que le mentorat et le jumelage de jeunes Inuits avec un professionnel dans le domaine sont très efficaces pour perfectionner les compétences spécialisées. L'apprentissage est réalisé dans le contexte du milieu stressant, créatif et collaboratif de l'interprétation en direct, permettant aux stagiaires de maîtriser rapidement les compétences. »

Ellen Hamilton, directrice générale, Qaggiq School of Performing Arts de Qaggiavuut

Les résidents du Nord doivent souvent quitter les territoires pour acquérir la formation et les études postsecondaires nécessaires. L'accès à la formation ou au soutien en affaires peut être limité, particulièrement à l'extérieur des capitales. D'autres obstacles, comme le manque de garderies, de transport ou de possibilités d'emploi dans les petites collectivités, empêchent certains résidents du Nord de faire partie de la population active.

Mesures

En collaboration avec ses partenaires et divers intervenants, CanNor veille à ce que les résidents du Nord acquièrent les compétences et la formation nécessaires pour participer à la nouvelle économie et à l'économie de l'avenir. Voici les mesures prioritaires pour CanNor :

Quelques améliorations sont à l'horizon. Par exemple, le Collège du Yukon deviendra l'Université du Yukon en 2020 (voir ci-dessus le dessin architectural d'un nouvel édifice scientifique qui est en construction grâce à un financement fédéral).

Dans les Territoires du Nord-Ouest, le Dechinta Centre for Research and Learning (un centre d'apprentissage sur le terrain) élargira son offre grâce à un financement fédéral. De plus, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest examine la possibilité de transformer le Collège Aurora en une université polytechnique.

Au Nunavut, la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique, à Cambridge Bay, est une « plaque tournante » scientifique pour la recherche dans l'Arctique canadien, un autre exemple d'exposition à l'acquisition de compétences et de possibilités.

Contribuer à combler le déficit en infrastructures

CanNor a investi dans les travaux de préconstruction de la route Inuvik-Tuktoyaktuk de 137 km dans les Territoires du Nord-Ouest. Achevée en 2017, il s'agit de la première route canadienne reliée à l'océan Arctique. La nouvelle autoroute a fait augmenter le nombre de visiteurs dans la région; plus de 15 000 personnes s'y sont rendues en 2018. CanNor travaille avec les 2 collectivités pour élargir l'offre touristique et l'infrastructure connexe dans la région.

CanNor finance actuellement l'Association des Inuits de Kivalliq pour mener une étude technique et de faisabilité sur la possibilité d'établir une liaison hydroélectrique et à fibres optiques entre la province du Manitoba et la région de Kivalliq, au Nunavut.

Le Conseil des Tlingits de Teslin a reçu l'appui de CanNor pour l'installation d'une centrale de chauffage à biomasse dans la collectivité de Teslin, au Yukon.

  • aider les entrepreneurs du Nord à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour lancer ou faire croître leur entreprise, y compris le financement de mesures de soutien aux entreprises visant à encourager l'entrepreneuriat chez les Autochtones, les jeunes et les femmes, et un accès ciblé au capital;
  • accroître les possibilités de perfectionnement continu des compétences, y compris les connaissances et les compétences des Autochtones, par des investissements dans l'infrastructure de formation et l'élaboration de normes de certification, de programmes d'études ou d'autres documents;
  • appuyer la capacité des collectivités autochtones de participer aux possibilités économiques par le financement des fonctions de développement économique communautaire (p. ex. planification, recherche, liaison, défense des intérêts, coordination, surveillance); et
  • collaborer avec les entreprises des territoires à la mise en œuvre de stratégies d'emploi qui créent des voies d'entrée et d'avancement pour les résidents du Nord.

Investissements et développement de l'infrastructure

Tirer parti des investissements à venir et de l'exploitation continue des grands projets d'infrastructure pour maximiser les possibilités économiques locales et régionales.

Pourquoi cela est-il important?

Le déficit d'infrastructure dans le Nord est un obstacle fondamental à la croissance économique, qui a une incidence sur la compétitivité globale du Nord. Dans l'ensemble des territoires, les grandes infrastructures sont inadéquates, voire inexistantes. Une grave pénurie de logements et un déficit d'infrastructures communautaires (p. ex. centres d'accueil, quais, centres récréatifs) touchent également certaines collectivités

Le déficit d'infrastructure touche tous les secteurs de l'économie du Nord et fait augmenter le coût des affaires. Ce déficit a une incidence sur la compétitivité des projets miniers dans le Nord et représente le surcoût attribuable à la nécessité de construire une infrastructure qui ne serait pas nécessaire pour une mine du Sud autrement équivalente. Le surcoût peut être jusqu'à 2,5 fois plus élevé pour les coûts en capital associés aux mines de métaux communs et 2 fois plus élevé pour les mines d'or, et les coûts d'exploitation peuvent être de 30 à 60 % supérieurs. L'aménagement de corridors d'infrastructure vers des régions riches en ressources faciliterait la mise en valeur des ressources. De plus, certaines petites et moyennes entreprises du Nord ont de la difficulté à trouver des locaux convenables pour démarrer et faire croître leur entreprise.

D'importantes différences dans les niveaux d'infrastructure sont observées entre les territoires et à l'intérieur des territoires. Par exemple, toutes les collectivités du Nunavut et plusieurs collectivités des Territoires du Nord-Ouest dépendent exclusivement du transport maritime et de l'aviation pour leur réapprovisionnement. En comparaison, le Yukon possède un réseau routier bien développé avec des points d'accès en Colombie-Britannique et en Alaska. De même, la disponibilité de la large bande varie considérablement. Par exemple, 100 % des ménages urbains du Yukon ont accès à des services à large bande à 50 Mb/s, comparativement à seulement 20 % des ménages ruraux du territoire. En comparaison, le niveau de large bande de 50 Mb/s n'est accessible à aucun utilisateur au Nunavut, car le territoire dépend exclusivement d'un satellite.

Un certain nombre de difficultés inhérentes, comme le climat et l'éloignement, ont une incidence sur la planification, la construction et l'entretien de l'infrastructure dans le Nord. Ces facteurs peuvent faire grimper les coûts de construction et d'entretien et ralentir le rythme de construction. Les changements climatiques menacent les infrastructures existantes, car le dégel du pergélisol a des répercussions directes sur l'intégrité des fondations des bâtiments, des routes, des pistes et des pipelines. Cela perturbe les activités traditionnelles en rendant les déplacements sur les routes d'hiver moins prévisibles.

Les gouvernements fédéral et territoriaux font d'importants investissements pour aider à combler les écarts d'infrastructure entre le Nord et les autres régions du Canada. En plus de l'adoption souhaitée d'une approche plus globale et intégrée pour le développement de l'infrastructure, les collectivités et les organisations du Nord ont souligné le désir de jouer un plus grand rôle dans le développement et l'entretien de l'infrastructure, soulignant que sa construction devrait créer de la richesse et des emplois locaux.

Mesures

En collaboration avec ses partenaires et ses intervenants, CanNor tirera parti d'importants investissements prévus dans l'infrastructure du Nord pour combler les lacunes en matière d'infrastructure et favoriser de nouvelles possibilités économiques. Voici les mesures prioritaires pour CanNor :

  • aider à stimuler le développement de corridors polyvalents pour les services à large bande, l'énergie et le transport, y compris les connexions aux réseaux hydroélectriques, en continuant de promouvoir les politiques et de financer l'état de préparation avant la construction (p. ex. études de faisabilité, dessins) de ces projets d'infrastructure à grande échelle;
  • investir dans la construction et l'amélioration d'infrastructures économiques à petite échelle (p. ex. centres d'accueil, pépinières d'entreprises, infrastructures de récolte et de transformation du poisson, microréseaux) qui aident les collectivités et les entreprises du Nord à tirer parti des possibilités économiques;
  • maximiser les possibilités pour les entreprises du Nord, y compris les organismes autochtones de développement économique, de livrer concurrence pour la construction et l'exploitation continue de grands projets d'infrastructure en continuant à défendre les politiques et à investir dans les capacités;
  • appuyer le développement d'une infrastructure résiliente au climat, y compris la réparation et l'entretien de l'infrastructure économique existante à petite échelle, pour aider à accroître la résilience globale du Nord.

Mise en valeur des ressources

Appuyer le développement durable des secteurs des mines et de l'énergie de manière à accroître la capacité communautaire, à maximiser les emplois et la richesse dans les territoires et à produire des retombées économiques positives dans les collectivités.

Élargir notre base de connaissances

Au cours de la dernière décennie, CanNor a investi dans la recherche géoscientifique dans les territoires. Cette recherche aide à déterminer de nouvelles ressources minérales pour le développement économique et la création d'emplois.

Ces données sont souvent utilisées pour évaluer l'état du pergélisol, ce qui peut aider à éclairer le développement futur des infrastructures.

Les projets appuyés ont aidé à cartographier des régions comme l'ouest de la baie d'Hudson et la région de Kitikmeot au Nunavut, la province géologique des Esclaves dans les Territoires du Nord-Ouest et la région centre-sud du Yukon.

Pourquoi cela est-il important?

Le secteur minier est la pierre angulaire de l'économie du Nord et un important client des entreprises territoriales et autochtones. Une grande partie du potentiel des ressources minérales du Canada se trouve dans les territoires, puisque 76 % des projets au nord du 60e parallèle ne sont pas mis en valeur, y compris les minéraux utilisés dans la production de nouvelles technologies comme les panneaux solaires.Note de bas de page 1

Le secteur constitue le pilier économique de l'ensemble des territoires. En 2018, la valeur de la production minérale dans le Nord était d'environ 3,5 G$ : 2 110 M$ dans les Territoires du Nord-Ouest, 1 164 M$ au Nunavut et 217 M$ au Yukon.Note de bas de page 2

Les perspectives du secteur minier au cours des cinq prochaines années varient d'un territoire à l'autre. On s'attend à ce que le Nunavut connaisse bientôt une période de forte croissance en raison de l'augmentation de la production minière et de la mise en valeur d'un certain nombre de nouvelles mines, comme la mine Meliadine et le projet de Back River. Le Yukon prévoit une croissance avec trois nouvelles mines à l'horizon, grâce à l'ouverture prévue des mines Eagle de Victoria, et Coffee et Casino de Goldcorp.

Bien que le secteur minier demeure la pierre angulaire de l'économie des Territoires du Nord-Ouest, aucune des mines de diamants existantes ne prévoit produire après 2034, et une mine devrait fermer dans six ans. Bien que de nouvelles mines de métaux soient prévues, ces nouvelles exploitations ne compenseront pas entièrement la baisse de la production de diamants. De futurs projets d'infrastructure, comme l'expansion du projet hydroélectrique Taltson et l'aménagement d'un corridor d'accès dans la province géologique des Esclaves, réduiraient les coûts de fonctionnement des mines existantes et faciliteraient les activités d'exploration et d'exploitation des ressources.

Des possibilités économiques ont également trait à d'autres parties du cycle de mise en valeur des minéraux, comme celles liées à l'assainissement de la mine Giant dans les Territoires du Nord-Ouest et de la mine Faro au Yukon. Enfin, l'adoption de pratiques minières écologiques permettra de réaliser des économies d'énergie, d'accroître l'efficacité énergétique des activités minières et d'améliorer la productivité.

Élaboré par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en collaboration avec des partenaires, des peuples autochtones et des intervenants, le Plan canadien pour les minéraux et les métaux de 2019 contribuera au succès à long terme de l'industrie. Ce plan aidera à tirer parti des possibilités économiques qui existent tout au long du cycle de développement des minéraux, y compris l'emploi, l'investissement et un meilleur engagement auprès des collectivités autochtones et locales.Note de bas de page 3

Description du graphique sur le cycle de développement minéral

Ce graphique décrit le cycle de développement minéral.

Les activités liées au cycle de développement minéral procurent des emplois bien rémunérés et génèrent des occasions de développement régional, attirent les investissements, comportent des mesures de protection environnementale, déploient des technologies propres et favorisent l'engagement et la consultation des communautés. Pour se développer, les projets nécessitent des permis, des autorisations et des licences. Les gouvernements sont tenus de respecter leurs obligations juridiques envers les peuples autochtones.

  • En suivant les flèches sur le graphique, le cycle de développement minéral commence par une géoscience préconcurrentielle.
  • Un site passe par une étape d'exploration et de faisabilité, suivi par une étape de planification et de construction, avant de devenir opérationnel.
  • Après une longue période d'exploitation, la phase de fermeture et de restauration commence.
  • Certains sites fermés peuvent également subir un retraitement.

Le cycle comporte des activités « en aval », par exemple le traitement, la fabrication et le recyclage. Ces activités ne peuvent être effectuées sans la recherche et le développement, les technologies et innovations leur permettant de demeurer compétitives et durables et de continuer à être faites de façon responsable.

  • En suivant les flèches sur le graphique en aval, les produits de la mine sont d'abord raffinés avant d'être utilisés pour l'affinage et la fabrication.
  • Ces produits finis sont ensuite utilisés.
  • Certains produits utilisés peuvent être recyclés, remis à neuf ou réutilisés, mais la plupart sont éliminés.
  • Les produits jetées sont placées dans un site d'enfouissement et incinérations.

Source: Secrétariat du Plan canadien pour les minéraux et les métaux, Secteur des terres et des minéraux, Ressources naturelles Canada, 2019.

Lorsque la Commission géologique du Canada a lancé le Programme de géocartographie de l'énergie et des minéraux en 2008, seulement 20 % du Nord canadien avait été cartographié selon les normes modernes.Note de bas de page 4 Grâce à des investissements fédéraux et territoriaux, le niveau des connaissances géoscientifiques de la région s'est grandement amélioré et sert à éclairer les décisions concernant l'exploration minérale et énergétique, l'utilisation des terres et l'environnement. La mise au point et le déploiement de la technologie et des programmes géoscientifiques de la prochaine génération favoriseront la position du Canada à titre de chef de file et contribueront à ouvrir le développement futur.

Le maintien de la compétitivité est primordial dans un secteur soumis aux forces économiques mondiales et aux fluctuations des prix. Le secteur minier adopte de nouvelles technologies. Par exemple, les mines de diamants des Territoires du Nord-Ouest utilisent la technologie de la chaîne de blocsNote de bas de page 5 pour moderniser leurs chaînes d'approvisionnement et assurer l'authenticité de leurs pierres. Une collaboration accrue entre le secteur minier du Nord et d'autres industries peut faire progresser le développement et l'adoption de technologies mutuellement bénéfiques.

Le secteur de l'énergie – qui comprend les sources d'énergie primaire comme le pétrole, le gaz naturel et les énergies renouvelables – représente lui aussi une part importante de l'économie du Nord avec une contribution de 196 millions de dollars au PIB du Nord en 2017.Note de bas de page 6 Le secteur de l'énergie contribue à l'emploi dans les territoires par la création de plus de 690 emplois dans des secteurs comme le pétrole et le gaz, l'électricité et la construction.

Les projets de production d'énergie à partir de la biomasse contribuent à remplacer le diesel, à réduire les répercussions environnementales et à améliorer les conditions socioéconomiques. En 2017, on comptait sept centrales de biomasse en exploitation au Yukon (comparativement à une seule en 2011) et 74 dans les Territoires du Nord-Ouest (comparativement à 19 seulement en 2011).Note de bas de page 7 Souvent menés à l'échelle locale, ces projets encouragent l'appropriation et la participation communautaires, tout en renforçant les capacités. Par exemple, l'installation de chauffage centralisé à la biomasse du Conseil des Tlingits de Teslin, qui chauffe les principaux bâtiments de la collectivité, sert de site de démonstration d'un projet communautaire de bioénergie pour les visiteurs du monde entier.

Comme c'est le cas pour l'exploitation minière, le secteur de l'énergie représente des contributions socioéconomiques supplémentaires pour les territoires et l'ensemble du Canada dans des domaines comme les nouvelles technologies et l'innovation, le développement de l'énergie propre et l'attraction des investissements. Ces secteurs peuvent faire progresser la réconciliation économique et la participation des Autochtones à l'économie. La mise en valeur responsable des ressources intègre le concept de durabilité, qui équilibre les considérations économiques, environnementales et sociales, et l'utilisation du savoir autochtone dans les processus de prise de décisions.

Mesures

En collaboration avec ses partenaires et intervenants, CanNor s'efforce de tirer parti de l'immense potentiel des ressources du Nord, tant dans le secteur minier que dans celui de l'énergie. Voici les mesures prioritaires pour CanNor :

  • promouvoir les possibilités de mobilisation et de participation actives des peuples autochtones dans le secteur en appuyant les initiatives qui favorisent la mobilisation précoce et le renforcement des capacités, l'emploi autochtone et la participation des entreprises autochtones à la chaîne d'approvisionnement;
  • appuyer l'objectif d'une évaluation des répercussions et de processus réglementaires opportuns et efficaces en coordonnant les processus techniques et autres du gouvernement fédéral ainsi que les consultations de l'État fédéral avec les collectivités autochtones, et veiller à ce que les promoteurs du développement des ressources comprennent comment gérer ces processus;
  • fournir du soutien et des conseils aux investissements autochtones, étrangers et nationaux dans le secteur des ressources naturelles du Nord;
  • encourager le développement et le déploiement de nouvelles technologies et de pratiques novatrices pour appuyer l'amélioration continue de la productivité et de l'environnement dans le secteur;
  • faciliter les occasions pour les entreprises du Nord d'exporter leurs connaissances et leur expertise dans le domaine de l'extraction des ressources en climat froid à l'échelle mondiale.

Diversification et innovation

Favoriser la croissance durable d'autres secteurs économiques en mettant d'abord l'accent sur le renforcement de l'entrepreneuriat et l'innovation dans le Nord.

Tirer profit des possibilités

Les coopératives de l'Arctique se sont associées à CanNor pour agrandir et moderniser considérablement leurs trois hôtels dans la région de Kivalliq, au Nunavut. De plus, CanNor a investi dans la remise en état des sites archéologiques de Thule Qammaqs (huttes de terre), près du hameau de Chesterfield Inlet.

CanNor collabore avec le gouvernement territorial pour aider à revitaliser la pêche commerciale dans le Grand Lac des Esclaves en achetant de l'équipement de transformation pour une nouvelle usine de transformation du poisson qui sera construite à Hay River (Territoires du Nord-Ouest).

CanNor aide à stimuler l'innovation dans le Nord. Au Yukon, CanNor a investi dans le centre d'innovation NorthLight (photo ci-dessous), qui réunit dans un même espace l'accès à des aires de travail coopératives et à de l'équipement de fabrication, des soutiens commerciaux et des ateliers éducatifs.

Une partie de l'écosystème d'innovation du Nord

Inuvik jouit d'une position privilégiée pour suivre et recevoir des données en temps réel provenant de satellites en orbite polaire. La photo ci-dessus montre un satellite du gouvernement du Canada utilisé notamment à des fins scientifiques et cartographiques ainsi que pour la surveillance environnementale. Ce satellite a été recouvert de dessins de Sheree McLeod, lesquels représentent la culture inuvialuit en montrant un saut sur couverture, qui servait traditionnellement à lancer une personne dans les airs pour qu'elle repère des caribous ou des baleines. En plus d'une installation satellite commerciale, Inuvik jette les bases d'une industrie émergente de haute technologie.

Pourquoi cela est-il important?

La clé de la réussite économique des résidents du Nord réside dans la diversification et l'innovationNote de bas de page 8 : il faut saisir de nombreux types de possibilités économiques et renforcer les liens avec l'économie mondiale. De plus, tout au long du cycle de développement des minéraux, des possibilités s'offrent aux petites et moyennes entreprises, qui peuvent être mises à profit pour soutenir la croissance d'autres secteurs.

Il est important de reconnaître le rôle important des dépenses publiques dans l'activité et l'emploi du secteur privé. Par exemple, plus de la moitié des personnes employées dans les territoires travaillent dans le secteur public, soit 31 % dans les administrations publiques, 11 % dans la santé et les services sociaux et 10 % dans l'éducation en 2016.Note de bas de page 9 La croissance des autres secteurs de l'économie est importante, non seulement pour accroître la taille de l'économie du Nord, mais aussi pour renforcer sa résilience globale.

Grâce à ses paysages et à la richesse de ses cultures, le Nord offre une multitude d'expériences uniques en leur genre. Le tourisme est un secteur en pleine croissance dans le Nord. Par exemple, en 2017-2018, pour la première fois, plus de 110 000 visiteurs se sont rendus dans les Territoires du Nord-Ouest et ont dépensé un peu plus de 203 millions de dollars. Au cours des cinq dernières années, le nombre de visiteurs dans les Territoires du Nord-Ouest a augmenté de 19 %.Note de bas de page 10 Le fait de proposer des expériences uniques représente une importante possibilité de croissance pour les exploitants d'entreprises touristiques autochtones. Avec l'ouverture du passage du Nord-Ouest, le Nord, en particulier le Nunavut, peut s'attendre à une augmentation du nombre de navires de croisière.

Ces expériences uniques en leur genre peuvent se dérouler dans de petites collectivités qui ne disposent pas des installations et des services nécessaires pour devenir des destinations touristiques à service complet. La création de produits prêts à l'exportation, accessibles et abordables pour les visiteurs, constitue un autre facteur qui représente un défi.

Un grand désir et un fort besoin d'accroître la production alimentaire locale (produits agricoles, aliments traditionnels comme le phoque, le caribou et le bœuf musqué, et pêches) sont exprimés, en vue de réduire la dépendance du Nord à l'égard des aliments importés, de réduire l'insécurité alimentaire et d'accroître l'emploi local. En outre, certains secteurs alimentaires cherchent à exporter leurs produits. Toutefois, les systèmes et les structures de réglementation actuels dans les territoires limitent la capacité du Nord d'acheminer ses produits sur les marchés intérieurs et internationaux. De plus, les changements climatiques ont une incidence sur les pratiques traditionnelles de récolte dans certaines régions en raison de l'évolution des conditions des glaces et des habitudes migratoires du caribou, des mammifères marins et des poissons, qui sont des aliments de base traditionnels pour de nombreux habitants du Nord. Les collectivités nordiques sont à la recherche de technologies nouvelles et novatrices pour produire une gamme diversifiée d'aliments locaux. Par exemple, certaines initiatives comprennent la construction de serres dans le Nord pour profiter de la lumière du soleil de l'été arctique 24 heures sur 24, tandis que d'autres comprennent des projets pilotes de technologie verte.

L'écosystème de l'innovation dans le Nord met l'accentNote de bas de page 11 sur les besoins, les marchés et les enjeux territoriaux. L'écosystème est petit et peut être relativement agile, mais l'accès aux marchés, au capital et à l'expertise nécessaires peut cependant être limité. La consolidation de l'écosystème d'innovation du Nord passe non seulement par le renforcement de ses capacités internes, mais aussi par le resserrement des liens avec les systèmes du sud du pays (p. ex. les marchés du capital-risque). En raison de sa taille, l'écosystème d'innovation du Nord devra se concentrer sur ses forces, comme le développement de technologies en basses températures, et être dirigé par des partenariats. L'écosystème de l'innovation dans le Nord peut également adopter une approche circulaire (prendre-fabriquer-réutiliser) pour les nouveaux projets de développement et de modernisation des entreprises existantes, par l'exploitation de nouvelles technologies numériques, biologiques et techniques, et des modèles commerciaux (p. ex. plateformes de partage). En plus de produire des avantages environnementaux, l'approche de l'économie circulaire présente de vastes avantages économiques, notamment l'amélioration de la compétitivité des entreprises.

« L'importance des aires de collaboration pour l'épanouissement des idées a été démontrée dans le monde entier. Compte tenu du succès des communautés croissantes de bâtisseurs et de collègues de travail à nos deux emplacements précédents, et avec le partenariat ajouté du Collège du Yukon et de la Yukon Development Corporation, nous sommes certains que l'innovation dans le Nord est vouée à un bel avenir. »

Jaret Slipp, directeur général, Société YuKonstruct

L'amélioration ou la création de nouveaux établissements piliers, comme la transformation du Collège du Yukon en une université hybride, la création de la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique et les initiatives novatrices de l'Aurora Research Institute, favorisent la croissance de l'économie du savoir dans le Nord.

Mesures

En collaboration avec ses partenaires et intervenants, CanNor s'efforce de tirer parti de la diversité des possibilités économiques dans le Nord. Voici les mesures prioritaires pour CanNor :

  • soutenir la croissance du tourisme dans le Nord en investissant dans le marketing, les installations touristiques et le développement de produits;
  • renforcer les secteurs alimentaires du Nord, notamment en appuyant la mise en œuvre de stratégies régionales et le développement de la capacité des producteurs et des transformateurs locaux (p. ex. soutien au développement des marchés, installations et formation professionnelle) dans le but d'accroître la production et l'emploi dans les territoires;
  • améliorer l'économie du savoir en soutenant davantage la recherche et le développement, l'adoption des technologies et le développement des compétences connexes, en donnant la priorité aux projets qui font appel à une approche en réseau (c.-à-d. de multiples partenaires, y compris le secteur privé);
  • s'efforcer de réduire les obstacles stratégiques qui empêchent les entreprises et les entreprises sociales du Nord d'accéder aux programmes fédéraux de développement des entreprises;
  • favoriser l'établissement de liens entre les entreprises, les institutions et d'autres collectivités, de concert avec les exploitations minières du Nord, afin de mobiliser les jeunes, d'attirer des gens et des talents et d'investir dans des projets qui créent des emplois et favorisent l'innovation;
  • favoriser la croissance des écosystèmes d'innovation régionaux en soutenant les incubateurs, les accélérateurs, les réseaux et l'accès au capital;
  • accroître la capacité des entreprises à assurer leur croissance en diversifiant les marchés et en pénétrant les marchés mondiaux.

Appel à l'action

De 2019 à 2024, CanNor continuera de jouer un rôle de premier plan en faveur d'une croissance inclusive et dynamique en concentrant ses activités, ses services et ses programmes sur les quatre domaines d'action suivants : accroître la main-d'œuvre qualifiée, investir dans les infrastructures et les développer, renforcer le secteur des ressources et favoriser la diversification économique et l'innovation.

CanNor compte sur les connaissances et l'esprit d'entreprise des résidants du Nord pour faire progresser une économie du Nord forte, dynamique et innovante. CanNor continuera de demander à tous ses partenaires du Nord – gouvernements territoriaux et autochtones, sociétés de développement économique autochtones, petites et moyennes entreprises, industries, entreprises sociales et autres, comme les collèges et les établissements de recherche du Nord – ainsi qu'à ceux à l'extérieur de la région de se réunir pour créer et soutenir une croissance économique qui respecte les besoins et les aspirations du Nord.

CanNor continuera également de travailler en étroite collaboration avec d'autres ministères fédéraux afin de maximiser la prestation efficace de leurs programmes et services dans l'ensemble des territoires et de faire progresser les initiatives paninuites. CanNor travaillera avec Ressources naturelles Canada et ses partenaires territoriaux pour veiller à ce que les priorités du Nord soient prises en compte dans les plans d'action qui sont élaborés pour rendre opérationnel le Plan canadien pour les minéraux et les métaux.

CanNor rendra compte chaque année des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Stratégie de croissance panterritoriale dans son rapport ministériel au Parlement et sur son site Web. De plus, CanNor évaluera les mesures précises dans chaque domaine d'action à mi-chemin afin de s'assurer que la Stratégie continue de répondre aux besoins des résidants du Nord et qu'elle est alignée sur les nouvelles possibilités et ajustera ses efforts en conséquence.

De concert avec nos partenaires, la mise en œuvre de la Stratégie de croissance panterritoriale fera progresser l'objectif qui consiste à bâtir des économies dynamiques et inclusives dans tous les territoires du Canada, qui accroissent la prospérité du Nord et contribuent au succès global du Canada.

Communiquez avec nous

Téléphone : 1-855-897-2667
Courriel : CanNor.InfoNorth.InfoNord.CanNor@canada.ca

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